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A propos de l’extradition de Nicola Bortone et des conditions de détention pour les prisonniers politiques en Suisse (23 septembre 2002)



lundi 23 septembre,

Le vendredi 18 septembre, soit six mois après son arrestation, le Tribunal fédéral suisse a accepté l’extradition vers l’Italie de Nicola Bortone. Il a été conduit à la prison italienne de Ponte Chiasso en attendant son transfert vers une autre prison.

Ancien membre présumé des Brigades rouges, la justice le soupçonne d’être impliqué dans l’assassinat, en 1999, de Massimo d’Antona, proche conseiller du ministre du Travail. Nicola a été condamné par défaut en Italie, en septembre 2001, à cinq ans et demi de prison pour appartenance à un groupe armé. Le Tribunal fédéral de Suisse, plus haute instance judiciaire du pays, a décidé d’extrader Bortone en se basant sur un mandat d’arrêt délivré en 1989 à son encontre pour promotion, création et organisation d’un groupe subversif et armé. L’avocat de Nicola Bortone, Bernard Rambert, a tenté d’empêcher l’extradition de son client en faisant valoir que Nicola avait déjà été condamné en France pour l’affaire pour laquelle l’Italie a sollicité son extradition. Il était alors resté trois ans en prison en France après son arrestation à Paris en septembre 1989 pour appartenance à une organisation criminelle, détention illégale d’armes et fraude. Au delà de sa condamnation en Italie, se pose le problème de ses enfants : Nicola est père de deux enfants, de nationalité suisse, dont la mère est décédée récemment. Il faut absolument que Nicola obtienne, une fois libéré, le droit de retourner en Suisse pour y vivre avec ses enfants.

Il faut savoir qu’en Suisse, les visites au parloir, lorsque le prisonnier n’est pas encore jugé, se déroulent avec un hygiaphone. C’est après un combat acharné des avocat que Nicola a pu obtenir de voir ses enfants, âgés de moins de 5 ans, sans une vitre. De plus, pour les prisonniers particulièrement surveillés, comme c’est le cas pour les prisonniers politiques, il y a un policier dans le parloir pour éviter que le détenu ou son visiteur ne se fassent des signes ou ne s’écrivent. Par ailleurs, les parloirs avocats sont aussi très surveillés (micro et caméra) en dépit du principe, pourtant reconnus au niveau international, du secret de la défense. Les détenus bénéficient de 30 à 60 minutes de promenade par jour. Les prisonniers politiques ne peuvent recevoir que 2 lettres par jour, et en envoyer également 2. Les lettres ne doivent pas faire plus d’une feuille.

Une manifestation à l’appel de Rote Hilfe est prévue pour le 2 novembre devant la prison où est incarcéré Marco Camenish, en soutien aux prisonniers politiques en Suisse (14h, Banhof Pfäffikon, canton de Zurich).





Sources : http://apa.online.free.fr/article.php3?id_article=225